Communiqué de presse CNJC Loi anti-hospitalité

3 février 2020
Objet : « La première fois sur le patient » : la loi anti-hospitalité, une atteinte à la formation des jeunes chirurgiens mais pas que… Une atteinte à la sécurité du patient !
Voilà maintenant plus de six mois que le dispositif « anti-cadeaux », instauré lors du vote de la loi « Ma Santé 2022 », a été ratifié par l’Assemblée nationale. Pour rappel, cet amendement vise à interdire :
– Le financement direct ou indirect des hospitalités pour les étudiants en formation initiale ;
– Les dons aux conseils nationaux professionnels ;
– Les versements aux associations d’étudiants visant à financer directement ou indirectement des hospitalités au bénéfice d’étudiants ;
Nous avions déjà lors d’un dernier communiqué alerté Madame Agnès Buzyn et Madame Frédérique Vidal, sur la gravité de cet amendement et notamment du dernier point qui, du jour au lendemain, a fait disparaître l’ensemble des partenariats mis en place entre le monde associatif représentatif des internes en formation et l’industrie de santé.
Bien que le CNJC soit favorable à la limitation de « l’ingérence » de l’industrie de santé dans la formation des internes et des étudiants en médecine, nous avions à l’époque déploré le manque criant de concertation et d’anticipation du gouvernement avec nos instances représentatives compte tenu des conséquences désastreuses sur la formation des internes de cet amendement. En effet, l’industrie de santé nous permettait de faire ce que l’État, au travers de ses institutions, n’est plus en mesure d’assurer depuis des années. Les universités et le système hospitalier, déjà au bord du gouffre, ne sont aujourd’hui plus en mesure d’assurer une formation, toujours plus onéreuse compte tenu des évolutions technologiques et scientifiques, permettant à terme de sécuriser le parcours de soins du patient.
Le CNJC s’est mobilisé afin que nous trouvions urgemment, en partenariat avec le Ministère des Solidarités et de la Santé mais également le Ministère de l’enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation, des alternatives pour permettre à nouveau une formation initiale de qualité pour que les objectifs ministériels soient enfin respectés : « jamais la première fois sur le patient » !
Malgré nos différentes propositions et notre implication auprès de ces deux ministères, force est de constaté que nous sommes actuellement dans une impasse. Le CNJC rappelle par ce communiqué l’importance capitale d’offrir aux internes la possibilité de se former dans des conditions de qualité et de sérénité, conditions garantes de la bonne prise en charge de nos patients.
Le CNJC envoie un message d’alerte à notre gouvernement. Alors que le monde hospitalier est actuellement en crise, en témoigne la démission récente de nos aînés de leurs postes administratifs, la disparition d’une formation théorique et pratique de qualité expose un peu plus notre système de santé à une déliquescence programmée préjudiciable en premier lieu à nos concitoyens.
Nous souhaitons vivement une reprise des discussions engagées auprès des ministères afin que nos craintes et nos demandes soient entendues car pour l’heure, aucune avancée du gouvernement n’a
été faite sur cette problématique pourtant capitale si l’on souhaite que notre système de santé, auquel les Français sont tant attachés, puisse continuer à survivre.
Nous attendons une réponse à la hauteur des difficultés actuelles pour assurer la qualité de la formation des jeunes praticiens des spécialités médicales comme chirurgicales.
Contact presse : contact@jeuneschirurgiens.com
Gabriel Saiydoun, Président du Conseil National des Jeunes Chirurgiens
Maxime Vallée, VP CNJC chargé de la formation et de la loi anti-hospitalité